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qu’il réussisse à obtenir la pitié, s’assembler, s’approcher. Des femmes décrépites, des vieillards en haillons… Tous pleurent. Et voilà que, pendant que les larmes inondent leurs joues, qu’ils lèvent leurs bras livides et tordent leurs cheveux épars, le soldat s’approche et leur demande de payer pour avoir le droit de pleurer encore un peu[1]. » Le reste de la Judée fut aussi interdit aux Israélites, moins rigoureusement cependant ; car certaines localités, telles que Lydda, conservèrent toujours leurs juiveries[2].

Les Samaritains, qui n’avaient pas pris part à la révolte, n’en souffrirent guère moins que les Juifs[3]. Le Garizim eut, comme le Moria, son temple de Jupiter[4] ; l’interdiction de la circoncision les atteignit

  1. In Soph., l. c. L’ordre d’expulsion avait été renouvelé par Constantin (Eutychius, Ann., I, 466). Durant le iiie siècle, il était presque tombé en désuétude. Grætz, IV, p. 462-463 ; Derenbourg, Mél., p. 166-167.
  2. V. ci-dessus, p. 217, et ci-après, p. 240.
  3. Livre de Josué, ch. xlvii (édit. Juynboll) ; Chron. d’Aboulfath, p. lxv-lxvi, 113 (édit. Vilmar).
  4. Eckhel, III, 433, 435, 438 ; Photius, cod. ccxlii, p. 345, Bekker ; Livre de Josué, l. c. (voir Bargès, les Samaritains, p. 99 et suiv.). Pour attribuer ce temple à Adrien, on n’a que la faible autorité du Livre de Josué. Peut-être date-t-il du commencement du règne d’Antonin. Les monnaies portant l’image du temple peuvent être postérieures. Eckhel, l. c. ; Saulcy, Num. de la Pal., p. 247. Voir l’inscription donnée par Cotovic (Itin. hieros., p. 342).