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tour. Cinquante des forteresses improvisées[1] que les révoltés s’étaient bâties, neuf cent cinquante-cinq bourgs[2] furent pris et ruinés[3]. Beth-Rimmon, sur la frontière d’Idumée, garda le souvenir d’une affreuse tuerie de fugitifs. Le siège de Béther fut particulièrement long et difficile. On alla jusqu’aux dernières extrémités de la faim et de la soif[4]. Bar-Coziba y périt sans qu’on sache rien des circonstances de sa mort[5].

Le massacre fut horrible. Cent quatre-vingt mille Juifs furent tués dans les diverses rencontres. Le nombre de ceux qui périrent par la faim, le feu

  1. Φρουρία. Dion Cassius.
  2. Κῶμαι.
  3. Talm. de Bab., Gittin, 57 a ; Tanhouma, 67 c.
  4. Les fables de l’aratum templum furent répétées à propos de Béther. V. ci-dessus, p. 22, note 1.
  5. La date de la fin de la guerre (135) est donnée par Eusèbe (H. E.) d’après Ariston de Pella. Cette date est confirmée par les inscriptions (note de A. Darmesteter, dans Derenbourg, Pal., p. 415-416, note) et par le Séder olam, 30 (Ewald, Gesch. des V. I., VII, p. 365, note 2 ; Derenbourg, p. 413, note 1). V. Tillemont, Emp., II, Adr., note 9. — Pour la durée de la guerre, la tradition juive donne deux ans et demi ou trois ans et demi (ce dernier chiffre suspect ; on a modelé le siège de Béther sur celui de Jérusalem). Saint Jérôme (In Dan., ix) donne aussi trois ans et demi d’après la tradition des juifs ; mais, dans sa Chronique, il ne donne que deux ou trois ans. Les monnaies supposent seulement que la troisième année de liberté fut commencée (de Saulcy, dans Revue num., 1865, p. 29 et suiv.). Des doutes s’élèvent, d’ailleurs, contre les arguments tirés des monnaies. V. ci-dessus, p. 204, et appendice i, p. 547 et suiv.