férente. L’homme devenu parfait par la gnose peut tout se permettre. Il semble que Basilide ne disait pas cela[1] ; mais on le lui fit dire, et cela était jusqu’à un certain point la conséquence de sa théosophie. Le mot qu’on lui prêta : « Les hommes, c’est nous ; les autres ne sont que porcs et chiens[2] », n’était de même que la traduction brutale du mot plus acceptable : « Je parle pour un sur mille[3]. » Les goûts de mystère qu’avait la secte, son habitude de fuir le jour et de se cacher aux yeux de la foule, le silence qu’on exigeait des adeptes, donnaient lieu à ces bruits. Il se mêlait à tout cela beaucoup de calomnies. Ainsi on accusa Basilide d’avoir soutenu, comme tous les gnostiques[4], qu’on pouvait sans crime renoncer en apparence aux croyances pour lesquelles on était persécuté, se prêter aux actes, indifférents par eux-mêmes, que la loi civile exigeait, aller même jusqu’à maudire Christ, à condition de distinguer dans son esprit entre l’éon Noûs et l’homme Jésus. Or nous possédons le texte original
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