Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 6 Eglise chretienne, Levy, 1879.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

On le voit, tous les signes nous annoncent que nous touchons à la fin de l’âge des origines. L’histoire ecclésiastique va commencer. L’intérêt n’est pas moindre ; mais tout se passe en plein jour, et la critique désormais ne rencontrera plus devant elle ces obscurités dont on ne sort que par des hypothèses ou des divinations hardies. Hic cæstus artemque repono. À partir d’Irénée et de Clément d’Alexandrie, nos anciens travaux d’histoire ecclésiastique du XVIIe siècle suffisent presque. Qu’on lise dans Fleury les deux cent vingt pages qui répondent à nos sept volumes, on sentira toute la différence. Le XVIIe siècle ne tenait à savoir que ce qui est clair ; or les origines sont toujours obscures ; mais, pour un esprit philosophique, elles ont un intérêt sans égal. L’embryogénie est par son essence même la plus intéressante des sciences ; car c’est par elle que l’on pénètre le secret de la nature, sa puissance plastique, ses vues finales et son inépuisable fécondité.