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ques. Il n’y a trouvé mentionnés que deux de nos Évangiles, celui de Marc et celui de Matthieu. Sur Marc, Papias rapportait un curieux jugement du Presbytéros et les allégations par lesquelles ce dernier traditionniste croyait excuser le désordre et le caractère fragmentaire de la rédaction dudit évangéliste[1]. Quant à l’Évangile dit de Matthieu, Papias le regardait comme une traduction libre et médiocrement fidèle de l’ouvrage composé en hébreu par l’apôtre de ce nom. Il l’estimait surtout à cause des paroles authentiques de Jésus qu’on y trouvait. Eusèbe rencontra de plus dans Papias une anecdote qui faisait partie de l’Évangile selon les Hébreux ; mais il n’est pas sûr que l’évêque d’Hiérapolis l’eût prise dans cet Évangile[2].

Ainsi, cet homme si instruit, si au courant des Écritures[3], qui avait fréquenté, dit-on, les disciples de Jean et tenait d’eux des paroles de Jésus[4], ne con-

  1. Il est difficile de distinguer, dans ce passage, ce qui est du Presbytéros et ce qui est de Papias. Ce qui suit Οὔτε γάρ peut être de Papias.
  2. Eus., H. E., III, xxxix, 16. C’est probablement cette phrase d’Eusèbe qui a fait croire à Vartan Vartabed que Papias était l’auteur de l’anecdote de la femme adultère. V. Vie de Jésus, 13e édit. et suiv, p. 501, note 2 ; Journal asiatique, févr-mars 1867, p. 168.
  3. Ἀνὴρ τὰ πάντα ὅτι μάλιστα λογιώτατος, καὶ τῆς γραφῆς εἰδήμων. Eus., H. E., III, xxxvi, 2 (voir l’édition de Heinichen).
  4. Irénée, V, xxxiii, 3-4. Pour achever la singularité, le dis-