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partie de citations empruntées aux conversations de ces deux personnages[1], qui étaient évidemment à ses yeux les meilleurs représentants de la chaîne apostolique et de l’authentique doctrine de Jésus. Inutile d’ajouter que le judéo-chrétien Papias ne mentionne ni directement ni indirectement l’apôtre saint Paul.

Cette tentative de reconstruire l’enseignement de Jésus par la seule tradition orale, cent ans après sa mort, eût été un paradoxe, si Papias se fût interdit l’usage des textes écrits. Sa méthode, à cet égard, ne fut pas aussi exclusive qu’il semble le dire dans la préface. Tout en préférant la tradition orale, et bien que n’accordant à aucun des textes en circulation une valeur absolue, il lut les Évangiles dont les copies tombèrent sous sa main. Certes, il est fâcheux que nous ne puissions juger par nous-mêmes de l’état de ses connaissances à cet égard. Mais l’œil d’Eusèbe paraît avoir été ici fort sagace. Eusèbe a lu la plume à la main, selon sa méthode ordinaire, l’ouvrage de Papias, pour y relever les citations d’écrits canoni-

    de ces relations plus fortes que dans le passage cité. Irénée appelle les disciples qui étaient dépositaires de la tradition de Jean du nom de presbyteri. On suppose que, sous cette expression, se cache plus d’une fois le nom de Papias. Patres apost., de Gebh. et Harn., I, ii, p. 106, 113-114.

  1. Les citations de Presbytéros Joannes étaient amenées par ces mots : Καὶ τοῦτο ὁ πρεσϐύτερος ἔλεγε.