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des chrétiens était, naturellement, pour les ouvrages essentiels, le même que celui des juifs[1]. Les chrétiens étrangers à l’hébreu lisaient ces anciens écrits dans la version alexandrine, dite des Septante, qu’ils révéraient presque à l’égal du texte hébreu. Quand la version grecque ajoute des développements au texte, ce qui lui arrive pour Esther et Daniel, ces additions étaient acceptées. Moins sévèrement gardé que le canon juif, le canon chrétien admettait, en outre, ces livres, comme Judith, comme Tobie, comme Baruch, comme l’Apocalypse d’Esdras, comme l’Assomption de Moïse, comme Hénoch, comme le Psautier de Salomon[2], que les rabbins juifs exclurent du volume sacré et même détruisirent systématiquement. En revanche, des livres comme Job, le Cantique, les Proverbes, et surtout l’Ecclésiaste[3], à cause de leur caractère hardi ou tout à fait profane, étaient très-peu lus de gens qui voulaient avant tout être édifiés. Les divers livres des Macchabées furent

  1. Voyez les Évangiles, ch. ii.
  2. Canons et stichométries dans Credner, Gesch. des neut. Kan., p. 239 et suiv. ; Clem. Rom., Epist. I, 17 (en comp. Photius, cod. cxxvi). On a aussi des traces d’une prophétie apocryphe d’Ézéchiel et de plusieurs autres. Clem. Rom., l. c. ; Stichom. de Nicéph., Credner, p. 244.
  3. L’Ecclésiaste est cité dans le Pasteur, mand. vii, init., mais seulement pour sa conclusion orthodoxe.