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L’enseignement de ce docteur est digne, du reste, de l’âge apostolique par sa pureté et son élévation. L’élu devient « participant de la nature divine », en renonçant à la corruption du monde. Patience, sobriété, piété, charité fraternelle, horreur pour l’hérésie, attendre, attendre, toujours attendre, voilà la vie du chrétien.

Je vous ai donc écrit cette seconde épître, mes bien-aimés, comme la première, afin de réveiller vos bons sentiments, et pour que vous vous rappeliez les paroles des prophètes, les préceptes de vos apôtres, sachant bien que, à l’approche des derniers jours, viendront des railleurs, se conduisant selon leurs propres convoitises, qui diront : « Eh bien, qu’est devenue la promesse de son avènement ? Depuis que nos pères sont morts, tout continue de rouler comme par le passé ! » Ils oublient que, de même qu’il y eut autrefois des cieux et une terre tirés de l’eau, qui périrent par l’eau, de même le ciel et la terre d’à présent sont réservés pour le feu[1], qui s’allumera au jour du jugement et de la destruction des impies. N’oubliez pas, mes très-chers, qu’un jour devant le Seigneur est comme mille

    Jérôme, De viris illustr., 1 : « a plerisque ejus esse negatur. » Une simple lecture suffit à un homme attentif pour en voir le caractère apocryphe. La maladresse du faussaire se trahit à la façon dont il copie l’épître de Jude, à l’affectation avec laquelle il insiste sur l’authenticité de sa lettre, à la manière dont il parle de Paul (iii, 16), à une foule de particularités insolites dans une lettre apostolique (par exemple, iii, 2),

  1. Sur le déluge de feu, comp. Méliton, De veritate, p. 50-51, Cureton. Cf. les Évangiles, p. 170.