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exemple, comptent pour peu de chose. On sent l’influence de saint Paul, une sorte de sobriété dans le mysticisme et, au travers des plus étranges aberrations de la foi au surnaturel, un grand fond de droiture et de sincérité.

La composition des épîtres à Timothée et à Tite coïncida vraisemblablement avec ce qu’on peut appeler l’édition des épîtres de Paul. Ces lettres avaient été jusque-là éparses, chaque Église gardant celles qui lui étaient adressées ; plusieurs s’étaient déjà perdues. Vers le temps où nous sommes, il s’en fit un recueil[1], dans le corps duquel on inséra les trois petits écrits que l’on regardait comme un complément nécessaire de l’œuvre de Paul. L’édition dut se faire à Rome[2]. L’ordre établi par ces premiers éditeurs fut toujours conservé dans la suite. On fit deux catégories : les lettres adressées à des Églises et les lettres adressées à des particuliers[3]. Dans chacune de ces catégories, on rangea les pièces par ordre de longueur[4],

  1. II Petri, iii, 15-16.
  2. C’est ce qu’on peut conclure de l’Épître aux Romains. Nous croyons avoir montré que cette épître fut adressée à plusieurs Églises (Saint Paul, p. lxiii et suiv.), et que l’exemplaire qui servit de type aux éditeurs fut l’exemplaire envoyé aux Romains.
  3. Canon de Muratori, lignes 58 et suiv.
  4. C’est la méthode orientale de classement ; comparez le Coran, la Mischna.