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il en est déjà qui se sont égarées à la suite de Satan. » Les veuves sans ressources sont à la charge de l’Église ; celles qui ont des parents doivent être nourries par eux.

On voit combien l’Église était déjà une société complète. Chaque classe de personnes y avait sa fonction, représentait un membre du corps social ; tous y avaient un devoir, ne fut-ce que celui de faire admirer par sa conduite vertueuse la force des préceptes de Jésus. On comptait surtout pour cela sur les esclaves[1]. On leur disait que personne ne pouvait plus qu’eux faire honneur à la doctrine nouvelle. On leur recommandait, si leur maître était païen, de redoubler de respect envers lui, pour éviter qu’on ne blasphémât le nom de Dieu et la foi qu’ils professaient. Quant à ceux qui avaient un maître fidèle, on leur conseillait d’éviter les familiarités qu’ils pouvaient se permettre sous prétexte de confraternité et de servir d’autant mieux. D’émancipation, naturellement, il n’est jamais question. — Les vieillards[2] doivent être sobres, dignes, orthodoxes ; les vieilles femmes, vouées à un extérieur religieux et reconnaissables à leur costume de sainteté, doivent éviter la médisance, l’ivrognerie ; elles sont comme des

  1. I Tim., vi, 1 et suiv. ; Tit., ii, 9, 10.
  2. Tit., ii, 1 et suiv.