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tueux, à l’abri de tout soupçon de mœurs dissolues. Si quelqu’un ne sait pas présider à sa propre famille, comment pourrait-il gouverner l’Église de Dieu ? Orthodoxe avant tout, attaché à la vraie foi, ennemi juré de l’erreur ; qu’il prêche, qu’il enseigne. Il ne faut prendre pour de telles fonctions ni un néophyte, de peur que cette élévation trop prompte ne l’égare, ni un homme capable d’un accès de colère, ni une personne exerçant une profession décriée. Même les infidèles doivent respecter l’évêque et n’avoir rien à dire contre lui.

Les diacres ne sont pas assujettis à une moindre perfection que les évêques[1] : sérieux, incapables de duplicité, buvant peu de vin, adonnés à quelque métier convenable, qu’ils gardent le mystère de la foi en une conscience pure. Que leurs femmes de même soient graves, incapables d’une médisance, sobres, fidèles en tout. Qu’ils n’aient été mariés qu’une fois ; qu’ils gouvernent bien leurs enfants et leurs maisons. Pour des fonctions aussi difficiles, une épreuve est nécessaire ; on n’y doit être élevé qu’après un essai préalable et une sorte de noviciat.

Les veuves[2] sont un ordre dans l’Église. Qu’elles remplissent avant tout leurs devoirs de famille, si

  1. I Tim., iii.
  2. I Tim., v. Cf. les Apôtres, p. 124.