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CHAPITRE VI.


PROGRÈS DE L’ÉPISCOPAT.


Les progrès que l’Église accomplissait dans son dogme, elle les accomplissait dans l’ordre de la discipline et de la hiérarchie. Comme tout être vivant, elle déployait une étonnante habileté instinctive pour compléter ce qui manquait encore à sa solide assise et à son équilibre parfait. À mesure que les espérances de la fin du monde et de l’apparition messianique s’éloignaient, le christianisme obéissait à deux tendances : s’accommoder tant bien que mal avec l’empire et s’organiser pour durer. La première Église de Jérusalem, les premières Églises de saint Paul n’étaient pas établies en vue de vivre. C’étaient des conventicules de saints du dernier jour, se préparant à la venue de Dieu par la prière et l’extase. L’Église maintenant sentait qu’elle devait être une cité permanente, une vraie société.