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tenaient pas la Loi pour abolie, mais ils l’observaient avec un redoublement de ferveur. Ils regardaient la circoncision comme obligatoire, célébraient le sabbat en même temps que le dimanche[1], pratiquaient les ablutions et tous les rites juifs[2]. Ils étudiaient l’hébreu avec soin[3] et lisaient la Bible en hébreu. Leur canon était le canon juif ; déjà peut-être ils commençaient à y faire des retranchements arbitraires[4].

Leur admiration pour Jésus était sans bornes ; ils le qualifiaient de prophète de vérité par excellence, de Messie, de fils de Dieu, d’élu de Dieu ; ils croyaient à sa résurrection, mais ne sortaient pas pour cela de l’idée juive selon laquelle un homme-Dieu est une monstruosité. Jésus, dans leur pensée, était

  1. Eusèbe, H. E., III, 27.
  2. Justin, Dial. cum Tryph., 47, 48 ; Iréoée, I, xxvi, 2 ; III, xxi, 1 ; IV, xxxiii, 4 ; Tertullien, Præscr., 33 ; De carne Christi, 14 ; Origène, Adv. Celsum, I, 2 ; V, 61, 65 ; De principiis, l. IV, c. 22 ; Philosophumena, VII, 8, 34 (comp. ce qui regarde Théodote, copiste des ébionites, ibid., VII, 35) ; X, 22 ; Constitutions apostoliques, VI, 6 ; Eusèbe, H. E., III, 27 ; VI, 17 ; Épiphane, hær. xviii, 1 ; xxix, 5, 7, 8, 9 ; xxx, 2, 3, 13, 16, 17, 18, 21, 32 ; Théodoret, Hæret. fab., II, 1 ; Philastre, De hær., 8 ; saint Jérôme, Sur Isaïe, i, 12 ; viii, 14 ; ix, 1 ; xxix, 20 ; Sur saint Matthieu, prol. ; De viris ill., c. 3 ; Lettre à saint Augustin, 89 (74), Martianay, IV, 2e partie, col. 617 et suiv., et réponse de saint Augustin, ibid., p. 630 et suiv.
  3. Hégésippe, dans Eus., H. E., IV, xxii, 7.
  4. Épiph., hær. xxx, 18.