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sauvant Israël de ses ennemis en tuant leur chef[1]. Ce sont à chaque ligne des allusions transparentes. L’antique ennemi du peuple de Dieu, Nabuchodonosor (type parfait de l’empire romain, lequel, selon les juifs, n’était qu’une œuvre de propagande idolâtrique[2]) veut assujettir le monde entier à son empire et se faire adorer, à l’exclusion de tout autre Dieu. Il charge de l’entreprise son général Holopherne[3]. Tous s’inclinent, excepté le peuple juif. Israël n’est pas un peuple militaire[4] ; mais c’est un peuple montagnard, difficile à forcer. Tant qu’il observe la Loi, il est invincible.

Un païen sensé et qui connaît Israël, Achior (frère de la lumière), tâche d’arrêter Holopherne. L’essentiel, selon lui, est de savoir si Israël manque à la Loi ; en ce cas, il est facile à vaincre ; sinon, il faut se garder de l’attaquer. Tout est inutile ; Holopherne marche sur Jérusalem. La clef de Jérusalem est une place située dans le Nord, du côté de Dothaïm, à l’entrée de la région montagneuse, au sud de la plaine d’Esdrelon. Cette place s’appelle

  1. Voir surtout Juges, iv, 9.
  2. Se rappeler l’Apocalypse de Jean.
  3. Ce nom est persan. L’auteur se soucie peu de l’anachronisme.
  4. Judith, v, 23.