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pour les derniers outrages[1]. La légion 10e Fretensis continuait à tenir garnison dans un coin de la ville déserte[2]. Les briques qu’on a trouvées au timbre de cette légion[3] prouvent qu’elle construisit. Il est probable que des visites furtives aux fondements encore visibles du temple[4] étaient tolérées ou permises à prix d’argent par les soldats. Les chrétiens, en particulier, gardaient le souvenir et le culte de certains lieux, notamment du Cénacle, sur le mont Sion, où l’on croyait que les disciples de Jésus s’étaient réunis après l’Ascension[5] ainsi que de la tombe de Jacques, frère du Seigneur, près du temple[6]. Le Golgotha, proba-

  1. Jos., B. J., VII, viii, 7 ; cf. Eusèbe, Théoph., ix ; (col. 648-649, Migne).
  2. Saulcy, Revue archéol., oct, 1869 ; Numismat. de la Palestine, p. 82-83 ; pl. v, nos 3 et 4 ; Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1872, p. 162. On a cru posséder un témoignage des dérisions que la légion victorieuse n’épargnait pas aux vaincus dans les pièces contre-marquées par cette légion où l’on voit un porc ; mais cet emblème était romain, légionnaire, et n’impliquait aucune raillerie antijuive. Madden, Jew. coin., p. 212.
  3. Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1872, p. 161 et suiv. Il est vrai que cette légion resta longtemps à Jérusalem. On trouve des vestiges de son séjour dans Ælia Capitolina après Adrien.
  4. Théodoret, Hist. eccl., III, 15 ; S. Cyrille de Jérusalem, Catech., xv, 15.
  5. Saint Épiphane, De mensuris, c. 14.
  6. Hégésippe, dans Eusèbe, H. E., II, xxiii, 18.