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le vit monté sur un âne le jour du sabbat. Quand il revint chez son oncle Josué, celui-ci le guérit de l’ensorcellement au moyen d’un onguent ; mais il l’engagea à quitter la terre d’Israël et à se retirer à Babylone[1]. Une autre fois, le narrateur talmudiste semble vouloir faire croire à l’existence chez les chrétiens d’infamies comme celles que l’on mit sur le compte du prétendu Nicolas[2]. Rabbi Isée de Césarée enveloppait dans une même malédiction les judéo-chrétiens qui soutenaient ces polémiques et la population hérétique de Caphar-Nahum, source première de tout le mal[3].

En général les mînim, surtout ceux de Caphar-Nahum[4], passaient pour de grands magiciens, et leurs succès étaient attribués à des prestiges, à des illusions pour les yeux[5]. Nous avons déjà vu que, jusqu’au iiie siècle au moins, des médecins juifs continuèrent à opérer des guérisons au nom de Jésus[6].

  1. Midrasch Koh., i, 8 ; vii, 26.
  2. Midrasch Koh., i, 8.
  3. Midrasch Koh., vii, 20, et les observations de M. Derenbourg, Palest., p. 364-365.
  4. Carmoly, Itin., p. 260, 310.
  5. Talm. de Jér., Sanhédrin, vii, 13, 19.
  6. Talm. de Jér., Aboda zara, ii, 2 (il s’agit de la guérison du petit-fils de R. Josué ben Lévi). Quant à Jacob de Caphar-Naboria (iiie siècle), il n’a été introduit dans Midrasch Koh., vii, 26, que par confusion avec Jacob de Caphar-Schekania ou de Caphar-Sama.