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Messie, qui les tuera. Tout peuple qui n’aura pas foulé Israël vivra. Tout peuple qui aura dominé violemment sur Israël sera livré à l’épée. Au milieu de ces angoisses, seule la terre sainte sera en paix et protégera ses habitants[1].

Le paradis se réalise alors sur la terre ; plus de peine, plus de douleur, plus de maladies, plus de travail. Les animaux serviront spontanément les hommes. On mourra encore, mais jamais d’une mort prématurée. Les femmes n’éprouveront plus les douleurs de l’enfantement ; on moissonnera sans effort, on bâtira sans fatigue. La haine, l’injustice, la vengeance, la calomnie disparaîtront[2].

Le peuple reçoit avec bonheur la prophétie de Baruch. Mais il est juste que les juifs dispersés dans les pays lointains ne soient pas privés d’une si belle révélation. Baruch écrit donc aux dix tribus et demie de la dispersion une lettre, qu’il confie à un aigle, et qui est un abrégé du livre entier[3]. On y voit se

  1. § 71. Voir ci-dessus, p. 521.
  2. Sixième vision (§§ 53-76).
  3. Septième partie (§§ 77-87). Cette partie fit oublier le reste du livre, et resta seule dans l’usage liturgique des Églises de Syrie. Ceriani, V, ii, p. 167, 173, 178. Elle a été imprimée dans les Polyglottes de Paris et de Londres, (cf. P. A. de Lagarde, Libri V. T. apocryphi syriace, Lips., 1861, p. 88 et suiv.) et souvent traduite.