porter des moissons ; vigne, que sert désormais de prodiguer ton vin, puisque Sion n’est plus ? Fiancés, renoncez à vos droits ; vierges, ne vous parez plus de couronnes[1] ; femmes, cessez de prier pour devenir mères. C’est désormais aux stériles à se réjouir et aux mères à pleurer[2] ; car pourquoi enfanter dans la douleur ce qu’il faudra ensevelir avec larmes ? Désormais ne parlez plus de charme, ne discourez plus sur la beauté. Prêtres, prenez les clefs du sanctuaire, jetez-les vers le ciel, rendez-les au Seigneur, et dites-lui : « Garde maintenant ta maison. » Et vous, vierges, qui filez le lin et la soie avec l’or d’Ophir, hâtez-vous, prenez tout cela et jetez-le au feu, pour que la flamme rapporte ces choses à celui qui les a faites et que nos ennemis n’en jouissent pas. Terre, aie des oreilles ; poussière, prends un cœur pour annoncer dans le scheol, et dire aux morts : « Que vous êtes heureux en comparaison de nous autres[3] ! »
Pseudo-Baruch, pas mieux que pseudo-Esdras, ne peut se rendre compte de la conduite de Dieu envers son peuple. Certes, le tour des gentils viendra. Si Dieu a donné à son peuple des leçons si sévères, que sera-ce de ceux qui ont tourné tous ses bienfaits contre lui ? Mais comment expliquer le sort de tant de justes qui ont scrupuleusement observé la Loi et ont