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Parthes, était maîtresse de Nisibe[1]. Nul doute qu’elle n’ait cette fois, comme en 70, combattu les Romains. Mais il fallut plier. Trajan passa encore l’hiver suivant à Antioche, où, le 13 décembre, il faillit périr dans l’effroyable tremblement de terre qui abîma la ville, et auquel il n’échappa qu’à grand’-peine[2].

L’année 116 vit des miracles ; on se crut au temps d’Alexandre. Trajan conquit l’Adiabène, au delà du Tigre, malgré une vive résistance, due sans doute en grande partie à l’élément juif[3]. C’est là qu’il eût fallu s’arrêter. Poussant à bout sa fortune, Trajan entra au cœur de l’empire parthe. La stratégie des Parthes, comme celle des Russes en 1813, consista à n’offrir d’abord aucune résistance. Trajan marcha sans obstacle jusqu’à Babylone, prit Ctésiphon, la

  1. Jos., Ant., XX, iii et iv.
  2. Ceux qui croient qu’Ignace fut condamné pendant le séjour de Trajan à Antioche, et qui même l’y veulent faire mourir, placent son arrestation à ce moment, comme un piaculum du fléau. Cela n’est fondé que sur le récit d’Actes bien modernes et de Jean Malala.
  3. La médaille de Trajan, assyria et palaestina in potest. p. r. redact. (cf. Eckhel, t. VI, p. 463, 464), n’a jamais été vue par un antiquaire digne de confiance. On la trouve pour la première fois dans Adolphe Occo, Imper. rom. numismata, 1re édit. (Anvers, 1579), p. 144 ; 2e édit. (Augsbourg, 1601) p. 215. C’est une mauvaise imitation de la monnaie authentique armenia et mesopotamia in potestatem. p. r. redactae. [Longpérier.]