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de l’Église de Jésus, à ces hérétiques ébionites, esséens, elkasaïtes, dont certains étaient à peine chrétiens. Une dénonciation fut adressée par quelques-uns de ces sectaires à l’autorité romaine, et Siméon, fils de Clopas, fut mis en jugement[1]. Le légat consulaire de la Judée à ce moment était Tiberius Claudius Atticus, qui paraît avoir été le père même du célèbre Hérode Atticus[2]. C’était un Athénien obscur, que la découverte d’un immense trésor avait subitement enrichi, et qui par sa fortune avait réussi à obtenir le titre de consul subrogé. Il se montra, dans la circonstance dont il s’agit, extrêmement cruel. Durant plusieurs jours, on tortura le malheureux Siméon, sans doute pour le forcer

  1. Hégésippe, dans Eus., H. E., III, 32 ; Eus., Chron., à l’année 10 de Trajan ; Chron. pasc., p. 252. Cf. Cotelier, Ad Const. apost., VII, 46.
  2. La date du martyre de saint Siméon est douteuse. Eusèbe, dans sa Chronique, donne, selon son habitude, l’année par à peu près. Eusèbe n’avait d’autre renseignement que l’assertion d’Hégésippe, qui place ledit martyre ἐπὶ Τραϊανοῦ Καίσαρος καὶ ὑπατικοῦ Ἀττικοῦ. Les dates manquent par ailleurs sur les consulats et les légations d’Atticus (Waddington, Fastes des prov. asiat., I, p. 192-194 ; Borghesi, Œuvres compl., t. V, p. 533-534). Cet Atticus se retrouve dans certaines rédactions des Actes de saint Ignace, qui paraissent en cela imiter Hégésippe (cité par Eusèbe). Dressel, Patres apost., p. 368 ; Zahn, Ignatius von Ant., p. 17 et suiv., 630.