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CHAPITRE XXII.


IGNACE D’ANTIOCHE.


Antioche eut sa part[1] et très-violente, dans ces cruelles mesures, qui devaient être si parfaitement inefficaces. L’Église d’Antioche, ou du moins la fraction de cette Église qui se rattachait à saint Paul, avait à ce moment pour chef un personnage entouré du plus profond respect, qu’on nommait Ignatius. Ce nom est probablement un équivalent latin du nom syriaque Nourana[2]. La réputation d’Ignace était répandue dans toutes les Églises, surtout en

  1. Jean Chrys., Or. in Ign. mart., 4. Opp. II, p. 597, Montf.
  2. Dans les manuscrits syriaques et arabes, après le nom d’Ignace vient toujours l’épithète nourono ou nourani (igneus), qui renferme sûrement une allusion au nom d’Ignatius (ignis). Mais il est possible qu’à l’inverse Nourono vienne par jeu de mots d’Ignatius. Le nom d’Ignatius (pour Egnatius) était en usage chez les juifs. Corpus inscr. gr., no 4129.