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l’Asie Mineure. Ce pays avait été jusque-là gouverné par des proconsuls annuels, sénateurs tirés au sort, qui l’avaient administré avec la plus grande négligence[1]. À quelques égards, la liberté y avait gagné. Fermés aux hautes questions politiques, ces administrateurs d’un jour s’étaient préoccupés moins qu’ils ne l’auraient dû de l’avenir de l’empire. La dilapidation des deniers publics avait été poussée à l’extrême ; les finances, les travaux publics de la province étaient dans un état pitoyable ; mais, pendant qu’ils s’occupaient à s’amuser ou à s’enrichir, ces gouverneurs avaient laissé le pays suivre ses instincts à sa guise. Le désordre, comme il arrive souvent, avait profité à la liberté[2].

La religion officielle n’avait pour se soutenir que l’appui qu’elle recevait de l’empire ; abandonnée à elle-même par ces préfets indifférents, elle était tombée tout à fait bas. En certains endroits, les temples

    du 17 septembre 111 au printemps de 113. Voir Dierauer, dans Büdinger, Untersuchungen zur rœmischen Kaisergeschichte, I (1868), p. 113, 126, note 2 ; Mommsen, dans l’Hermès, III (1868), 55 et suiv., traduit dans la Bibl. de l’Éc. des hautes études, xve fascic. (1873), p. 25-30, 70-73 ; Keil, Plinii Epist. (Leipzig, 1870) ; Noël Desvergers, Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1866, p. 83-84 ; Biogr. génér., art. Trajan, col. 593-596.

  1. Pline, Epist., IV, 9 ; V, 20 ; VII, 6 ; X, 17 a, 17 b, 18, 31, 32, 38, 54, 56, 57.
  2. Pline, Epist., X, 54, 93, 116, 11.