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tendance à multiplier les anges, était au fond de toutes ces aberrations ; le Messie lui-même n’était plus qu’un ange comme un autre, et Jésus, dans les Églises placées sous cette influence, allait perdre son beau titre de fils de Dieu pour n’être plus qu’un grand ange, un éon de premier rang[1].

L’union intime qui existait entre les chrétiens et la masse d’Israël, le manque de direction qui caractérisait les Églises transjordaniques faisaient que chacune de ces sectes avait son contre-coup dans l’Église de Jésus. Nous ne comprenons pas bien ce que veut dire Hégésippe[2], quand il trace pour l’Église de Jérusalem une période d’absolue virginité, finissant vers les temps où nous sommes, et quand il attribue tout le mal des temps qui suivirent à un certain Thébuthis, qui, par dépit de n’avoir pas été nommé évêque, infecta l’Église d’erreurs empruntées aux sept sectes juives[3]. Ce qui est vrai, c’est que,

    d’Alex., dans Photius, cod. ccxxx, p. 285, 1re col., Bekker ; Liber Josué, Juynboll, loc. cit. ; Chron. samarit. d’Aboulfath, dans Sacy, Chrest. arabe, I, p. 333 et suiv. ; édit. Vilmar, l. c. ; Schahristani, édit. Cureton, I, p. 170, trad. Haarbrücker, I, p. 258.

  1. Coloss., ii, 18.
  2. Dans Eusèbe, H. E., IV, 22. Cf. III, xxxii, 7, 8.
  3. Saint Justin (Dial., 80), saint Épiphane (Adv. hær., xiv, 1), Makrizi (Sacy, Chrest. arabe, I, 305 et suiv., 345-346), Aboulfaradj (Dyn., p. 116, texte arabe), comptent aussi sept sectes juives. Cf. Auctarium novum de Combefis, t. II (ou Hist. Monoth.).