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attention, Stéphanus tire un poignard de son bandage, et frappe dans l’aîne. Domitien eut le temps de crier au petit valet qui soignait l’autel des Lares de lui donner la lame qu’il avait sous son chevet et d’appeler au secours. L’enfant court au chevet, ne trouve que la poignée. Parthénius avait tout prévu et intercepté les issues. La lutte fut assez longue. Tantôt Domitien cherchait à tirer le poignard de la plaie ; tantôt, de ses doigts à moitié coupés, il arrachait les yeux du meurtrier ; il réussit même à le terrasser et à le mettre sous lui. Parthénius alors fit entrer d’autres conjurés, qui achevèrent le misérable. Il était temps ; les gardes arrivèrent un instant après et tuèrent Stéphanus.

Les soldats, que Domitien avait couverts de honte, mais dont il avait augmenté la paye, voulurent le venger et le proclamèrent Divus. Le sénat fut assez fort pour empêcher cette dernière ignominie. Il fit briser ou fondre toutes ses statues, effacer son nom dans les inscriptions, abattre ses arcs de triomphe. On décida qu’il serait enterré comme un gladiateur ; mais sa nourrice réussit à enlever le corps et à réunir clandestinement les cendres à celles des autres membres de la famille dans le temple de la gens Flavia[1].

  1. Suétone, Dom., 17, 23 ; Pline, Panég., 52 ; Dion Cassius,