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de Pandatarie dans les derniers mois de Domitien[1]. C’était, du reste, autour du monstre une conspiration universelle. Domitien le sentait ; comme tous les égoïstes, il était très-exigeant sur la fidélité des autres. Il fit mettre à mort Épaphrodite, qui avait aidé Néron à se tuer, pour montrer quel crime commet l’affranchi qui porte la main sur son maître, même à bonne intention[2]. Domitia, sa femme, tous les gens de son entourage tremblaient, et résolurent de prévenir le coup qui les menaçait. À eux se joignit Stéphanus[3], affranchi de Domitille et intendant de ses biens. Comme il était très-robuste, il s’offrit pour l’attaque corps à corps. Le 18 septembre, vers onze heures du matin[4], Stéphanus, le bras en écharpe, se présenta pour remettre à l’empereur un mémoire sur une prétendue conspiration qu’il avait découverte. Le chambellan Parthénius, qui était du complot, l’introduisit et ferma les portes. Pendant que Domitien lisait avec

    de lui comme on userait de M. Alexandre Dumas pour l’histoire du xvie et du xviie siècle, si tous les mémoires de ce temps avaient disparu.

  1. Tertullien, Apol., 5. Voyez cependant ci-dessus, p. 301.
  2. Suétone, Dom., 14 ; Dion Cassius, LXVII, 14.
  3. Nom qui va bien à un chrétien.
  4. Suétone, Dom., 17 ; Dion Cassius, LXVII, 15 et suiv. ; Philostrate, Apollonius, VIII, 25 ; Orose, VII, 10, 11 ; Aurelius Victor, Epit., xi, 11-12.