Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/280

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une dame romaine, Veturia Paulla, qui se convertit à l’âge de soixante et dix ans, prit le nom de Sara, et fut mère des synagogues du Champ de Mars et de Volumnus, durant seize ans encore[1]. Une grande partie du mouvement de ces immenses faubourgs de Rome, où s’agitait un bas peuple bien supérieur en nombre à la société aristocratique renfermée dans l’enceinte de Servius Tullius[2], venait des enfants d’Israël. Relégués près de la porte Capène[3], le long du ruisseau malsain de la fontaine Égérie[4], ils étaient là, mendiant, exerçant des métiers interlopes, des arts de tsiganes, disant la bonne aventure, levant des contributions sur les visiteurs du bois d’Égérie, qu’on leur avait loué. L’impression produite sur les esprits par cette race étrange était plus vive que jamais[5] : « Tel à qui le sort a donné pour père un observateur du sabbat, non content d’adorer le Dieu du ciel et de

  1. Orelli, no 2522. L’inscription paraît postérieure à l’époque des Flavius ; malheureusement on n’en possède plus l’original. On a identifié cette Véturie avec la Bélurit du Talmud, qui se convertit avec tous ses esclaves et eut des entretiens avec Gamaliel sur les Écritures. Grætz, Gesch. der Jud., IV, p. 123, 506, 507.
  2. On évalue cette dernière à 280, 000 âmes.
  3. Au-dessous de la villa Mattei. V. Saint Paul, p. 101 ; Levy, Epigr. Beiträge, p. 307.
  4. Juvénal, iii, 11 et suiv. Cf. vi, 542 et suiv.
  5. Voir les Apôtres, p. 288 et suiv.