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ou à Jésus[1] ? Peut-être ne le savait-il pas exactement lui-même. « Superstition judaïque » était encore la catégorie générale qui comprenait les juifs et les chrétiens[2]. Les chrétiens n’étaient pas, du reste, les seuls qui pratiquassent la vie juive sans s’imposer la circoncision. Beaucoup de ceux qu’attirait le mosaïsme se bornaient à l’observation du sabbat[3]. Une même pureté de vie, une même horreur contre le polythéisme[4] réunissaient tous ces petits groupes d’hommes pieux, dont les païens superficiels se contentaient de dire : « Ils mènent la vie juive[5]. »

  1. Il s’agit plus probablement de Moïse. Cf. Juv., xiv, 102.
  2. « Sub umbraculo insignissimæ religionis certe licitæ. » Tertullien, Apol., 21. Cf. Dion Cassius, LXVIII, 1 ; Spartien, Caracalla, 1 ; Origène, Contre Celse, I, 2 ; Sulp. Sev., II, 31 ; Orose, VII, 6. — Tacite, qui distingue nettement les juifs et les chrétiens, regarde la circoncision comme essentielle aux prosélytes juifs (transgressi in morem eorum). Tac., Hist., V, 5.
  3. Metuens sabbata. Juv., xiv, 96. Ces observateurs du sabbat, qui ne sont ni juifs complets ni chrétiens décidés, sont peut-être ceux que Hégésippe appelle masbothéens (dans Eus., H. E., IV, xxii, 5 et 6).
  4. Homél. pseudo-clém., iv, 24.
  5. Judaïcam vivere vitam. Suétone, Dom., 12. Οἱ ἐς τὰ τῶν Ἰουδαίων ἔθη ἐξοκέλλοντες. Dion Cassius, LXVII, 14. Ἰουδαϊκὸς βίος, ibid., LXVIII, 1. Comp. Josèphe, Ant., XX, ii, 5 : χαίρειν τοῖς Ἰουδαίων ἔθεσιν…… ζηλοῦν τὰ πάτρια τῶν Ἰουδαίων. Notez aussi γυνή μου θεοσεϐής ἐστιν καὶ μᾶλλον ἰουδαΐζει, dans les Acta Pilati, a, ch. ii, 1. Tischendorf, Evang. apocr., p. 214.