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accentués, les parties sincères des parties interpolées.

Parmi les trésors que le Musée britannique avait tirés des couvents de Nitrie, M. Cureton découvrit trois manuscrits syriaques contenant tous les trois une même collection des épîtres ignatiennes, beaucoup plus réduite que les deux collections grecques. La collection syriaque trouvée par Cureton ne comprenait que trois épîtres, l’épître aux Éphésiens, celle aux Romains, celle à Polycarpe, et ces trois épîtres s’y montraient plus courtes que dans le grec. Il était naturel de croire que l’on tenait enfin l’Ignace authentique, un texte antérieur à toute interpolation. Les phrases citées comme d’Ignace par Irénée, par Origène, se trouvaient dans cette version syriaque. On croyait pouvoir montrer que les passages suspects ne s’y trouvaient pas. Bunsen, Ritschl, Weiss, Lipsius, dépensèrent, pour soutenir cette thèse, une ardeur extrême ; M. Ewald prétendit l’imposer d’un ton impérieux ; mais de très-fortes objections y furent opposées. Baur, Wordsworth, Hefele, Uhlhorn, Merx, s’attachèrent à prouver que la petite collection syriaque, loin d’être le texte primitif, était un texte abrégé, mutilé. On ne montrait pas bien, il est vrai, quelles vues avaient dirigé l’abréviateur dans ce travail d’extraits. Mais, en recherchant tous les indices de la connaissance