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dans Matthieu, xiii, 58 : « Il ne fit pas là beaucoup de miracles[1]. » L’étrange paradoxe de Marc[2] : « Amen, je vous le dis, il n’est personne qui, ayant abandonné maison, frères, sœurs, mère, père, enfants, champs, à cause de moi et à cause de l’Évangile, ne doive recevoir au centuple, dès maintenant, maisons, frères, sœurs, mères, enfants, champs, dans le temps présent avec des persécutions de la part des hommes, et dans le monde à venir la vie éternelle », devient dans Matthieu[3] : « Quiconque abandonne maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants, champs, à cause de mon nom, le recevra multiplié bien des fois et héritera de la vie éternelle. » Le motif assigné à la visite des femmes au tombeau[4], impliquant nettement qu’elles ne s’attendaient pas à la résurrection, est remplacé dans Matthieu[5] par une expression insignifiante.

  1. Comparez encore Marc, xiii, 12, à Matth., xvi, 4 (cf. xii, 40) ; Marc, ix, 12-13, à Matth., xvii, 11-12 ; Marc, xiii, 32, à Matth., xxiv, 36 (omission de οὐδὲ ὁ υἱός, remis plus tard) ; Marc, xiv, 11, à Matth., xxvi, 15 (promesse devenant une réalité) ; Marc, xiv, 41, à Matth., xxvi, 41 (suppression de l’obscur ἀπέχει) ; Marc, xv, 34, à Matth., xxvii, 46 (correction destinée à mieux expliquer le malentendu) ; Marc, xiii, 14, à Matth., xxiv, 15 ; Marc, xiv, 49, à Matth., xxvi, 56.
  2. Marc, x, 29-30.
  3. Matth., xix, 29.
  4. Ἵνα ἐλθοῦσαι ἀλείψωσιν αὐτόν. Marc, xvi, 1.
  5. Θεωρῆσαι τὸν τάφον.