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monde, et, dans certains cas, comme dans celui des épîtres à Tite et à Timothée, on arrive à des démonstrations très-satisfaisantes. Mais nous ne savons rien de la vie ni de la personne d’Ignace ; parmi les écrits qu’on lui attribue, il n’y a pas une page qui échappe à la contestation. Nous n’avons donc aucun criterium solide pour dire : Ceci est ou n’est pas de lui. Ce qui complique beaucoup la question, c’est que le texte des épîtres est extrêmement flottant. Les manuscrits grecs, latins, syriaques, arméniens, d’une même épître, diffèrent considérablement entre eux. Ces lettres, durant plusieurs siècles, semblent avoir particulièrement tenté les faussaires et les interpolateurs. Les pièges, les difficultés s’y rencontrent à chaque pas.

Sans compter les variantes secondaires et aussi quelques ouvrages d’une fausseté notoire, nous possédons deux collections d’inégale longueur d’épîtres attribuées à saint Ignace. L’une contient sept lettres adressées aux Éphésiens, aux Magnésiens, aux Tralliens, aux Romains, aux Philadelphiens, aux Smyrniotes, à Polycarpe. L’autre se compose de treize lettres, savoir : 1o les sept précédentes, considérablement augmentées ; 2o quatre nouvelles lettres d’Ignace aux Tarsiens, aux Philippiens, aux Antiochéniens, à Héron ; 3o enfin une lettre de Marie de Castabale à Ignace, avec