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littéraire continua de servir de cadre aux rêves des esprits inquiets de l’avenir. C’est là et dans les écrits du faux Hystaspe que les docteurs chrétiens la trouvèrent. Telle était l’autorité de ces oracles supposés qu’ils la prirent naïvement pour révélée[1]. L’imagination de la foule païenne était hantée par des terreurs du même genre, exploitées également par plus d’un imposteur[2].

Annianus, Avilius, Cerdon, Primus, qu’on donne pour successeurs à saint Marc[3], furent sans doute d’anciens presbyteri, dont le nom s’était conservé, et dont on fit des évêques, quand il fut reçu que l’épiscopat était d’institution divine et que chaque siège devait montrer une succession non interrompue de présidents, jusqu’au personnage apostolique qui était censé en être le fondateur[4]. Quoi qu’il en soit, l’Église d’Alexandrie paraît avoir eu tout d’abord un caractère tranché. Elle était fort antijuive ; c’est de son sein que nous verrons sortir, dans quatorze ou

    suiv. ; VII, 118 et suiv. ; 141 et suiv. ; VIII, 203 et suiv., 217 et suiv., 337 et suiv.

  1. Cf. Justin, Apol. I, 20, 44 ; Apol. II, 7 ; Lactance, De ira Dei, 23 ; Div. Inst., VII, 18.
  2. Jules Capitolin, Marc-Aurèle, 13.
  3. Eusèbe, H. E., II, 24 ; III, 14, 21 ; IV, 1, 4 ; Constit. apost., VII, 46.
  4. Voir ci-dessus, p. 137-139 et p. 156-158.