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divine ; frémissant de colère, Dieu anéantira la race des hommes par un vaste incendie[1].


Ah ! malheureux mortels, changez de conduite ; ne poussez pas le grand Dieu aux derniers accès de la fureur ; laissant là les épées, les querelles, les meurtres, les violences, baignez dans les eaux courantes votre corps tout entier ; tendant vos mains vers le ciel, demandez le pardon de vos œuvres passées, et guérissez[2] par vos prières[3] votre funeste impiété. Alors Dieu reviendra sur sa résolution et ne vous perdra pas. Sa colère s’apaisera, si vous cultivez[4] dans vos cœurs la précieuse piété. Mais, si, persistant dans votre mauvais esprit, vous ne m’obéissez pas, et que, chérissant votre folie, vous receviez mal ces avertissements, le feu se répandra sur la terre, et voici quels en seront les signes. Au lever du soleil, des épées au ciel, des bruits de trompette ; le monde entier entendra des mugissements et un fracas terrible. Le feu brûlera la terre ; toute la race des hommes périra ; le monde sera réduit à une poussière noirâtre.

Quand tout sera en cendres, et que Dieu aura éteint l’énorme incendie qu’il avait allumé, le Tout-Puissant rendra de nouveau la forme aux os et à la poussière des hommes, et rétablira les mortels comme ils étaient auparavant. Alors aura lieu le jugement, par lequel Dieu lui-même jugera le monde. Ceux qui se seront abandonnés aux impiétés, la terre répandue sur leur tête les recou-

  1. Carm. sib., IV, 161 et suiv.
  2. Ἰάσασθε renferme peut-être une allusion au nom des thérapeutes (θεραπεύειν) ou des esséniens (asaïa, médecins).
  3. Εὐλογίαίς.
  4. Ἀσκήσητε.