Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

unité, et, à part certains points de détail où les manuscrits diffèrent, à part ces petites retouches que les écrits chrétiens presque sans exception ont souffertes, il ne semble pas qu’il ait reçu d’addition considérable depuis qu’il a été composé.

Le trait caractéristique de l’Évangile de Marc était dès l’origine l’absence de la généalogie et des légendes relatives à l’enfance de Jésus. S’il était une lacune qu’il fût urgent de remplir pour des lecteurs catholiques, c’était celle-là ; et pourtant on se garda de le faire. Beaucoup d’autres particularités gênantes au point de vue de l’apologiste ne furent pas effacées. Seuls les récits de la résurrection se présentent dans Marc avec des traces évidentes de violences. Les meilleurs manuscrits s’arrêtent après les mots ϵϕΟΒΟΥΝΤΟΓΑΡ (xvi, 8). On ne peut guère admettre que le texte primitif finît d’une manière aussi abrupte. Il est probable qu’il y avait dans la suite quelque chose qui devint

    rangées d’une façon tout arbitraire. — Il en est de même, dira-t-on, dans le Matthieu actuel, et cependant Papias ne lui fait pas le même reproche. — C’est que, quand il s’agit de Matthieu, il y a une considération qui prime toutes les autres aux yeux de Papias et l’empêche de parler du reste : c’est la façon complète dont Matthieu rend les λόγια. On suppose toujours que Papias a fait un article ex professo sur les Évangiles ; or il en parle uniquement du point de vue commandé par son sujet.