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le public ne sera pas entraîné. Tant il est vrai que la personne éminente de Jésus, tranchant vigoureusement sur la médiocrité de ses disciples, fut bien l’âme de l’apparition nouvelle et en fit toute l’originalité.

Le protévangile hébreu se conserva en original jusqu’au Ve siècle parmi les nazaréens de Syrie. Il en exista des traductions grecques[1]. Un exemplaire s’en trouvait dans la bibliothèque du prêtre Pamphile de Césarée[2] ; saint Jérôme dit avoir copié le texte hébreu à Alep et même l’avoir traduit[3]. Tous les Pères

  1. C’est ce que prouvent les nombreuses citations des Pères. Voir en particulier Clém. Alex., Strom., II, ix, 45 ; Origène, In Joh. tom. ii, 6 (Opp., IV, 63 et suiv.) ; Eusèbe, H. E., III, xxv, 5 ; saint Jérôme, endroits cités ci-après, note 3. Cf. Tischendorf, l. c. ; Stichométrie de Nicéphore, dans Credner, Gesch. des neut. Kan., p. 243 ; Nicéphore Calliste, ibid., p. 256.
  2. Voir un autre curieux mais contestable renseignement sur des écritures chrétiennes en langue hébraïque, conservées à Tibériade au IVe siècle, dans Épiph., hær. xxx, 6.
  3. De viris ill., c. 2, 3, 16 (cf. Pseudo-Ign., Ad Smyrn., 3) ; In Matth., prol., et vi, 11 ; xii, 13 ; xxiii, 35 ; xxvii, 16, 51 ; In Mich., vii, 6 ; In Ezech., xxviii, 7 ; In Eph., v, 4 ; Adv. Pelag., III, 2 ; Epist. ad Hedibiam (Opp., edit. Mart., IV, 1re part., col. 173 et 176) ; Epist. ad Damasum (Opp., IV, 1re part., col. 148) ; Epist. ad Damasum alia (Opp., III, col. 519) ; Epist. ad Algasiam (Opp., IV, lre part., 190) ; In Isaïam, l. XVIII, prol. (Opp., III, 478) ; In Isaïam, xi, 1. Comparez Épiph., hær. xxix, 9 ; xxx, 13, 14, 16. Voir, au contraire, Théodore de Mopsueste, dans Photius, cod. 177. Cf. Eusèbe, Theoph., xxii (col. 685, Migne) ; syr., IV, 12. Voir ci-dessus, p. 98, note.