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chrétiens hiérosolymites fugitifs parlaient cette langue, peu différente, au reste, de celle des Batanéotes qui n’avaient pas adopté la langue grecque. C’est dans un dialecte obscur et sans culture littéraire que fut tracé le premier crayon du livre qui a charmé les âmes. Certes, si l’Évangile fût resté un livre hébreu ou syriaque, sa fortune eût bientôt trouvé des limites. C’est en grec que l’Évangile devait arriver à sa perfection, à la forme dernière qui a fait le tour du monde. Il ne faut pas oublier cependant que l’Évan-

    textes suivants : Papias, dans Eus., H. E., III, xxxix, 16 ; Hégésippe, dans Eus., H. E., IV, xxii, 7 ; Pantænus (?), selon Eus., H. E., V, x, 3 (saint Jérôme, De viris ill., c. 36) ; Irénée, III, i, 1 ; Origène, dans Eus., VI, xxv, 4 ; In Joh., tom. ii, 6 (Opp., IV, 63 et suiv.) ; In Matth., t. i (Opp., III, 440) ; Eusèbe, H. E., III, xxiv, 6 ; xxvii, 4 ; In Psalm. lxxviii, 2 ; Quæst. ad Marinum, II, 1 ; Theoph., xxii (col. 685, Migne) ; Théophanie syriaque (Lee), IV, 12 ; Épiphane, hær. xxviii, 5 ; xxix, 9 ; xxx, 3, 6, 13 ; li, 5 ; Théodoret, Hæret. fab., II, 1 ; saint Jean Chrys., Hom. in Matth., i, 3 ; saint Cyrille de Jér., Catech., xiv, 15 ; saint Grég. de Naz., Carm., p. 261 (Paris, 1840) ; saint Augustin, De cons. Evang., I, 4 ; II, 128 ; Théophylacte, In Matth., proœm, ; saint Jérôme, voir ci-après, p. 102. — Cf. Tischendorf, Notitia editionis codicis sinaïtici (Lips., 1860), p. 58. C’est bien à tort qu’on a supposé que la version syriaque de saint Matthieu publiée par Cureton (Londres, 1858) a été faite sur l’original araméen de saint Matthieu. L’idée qu’elle serait cet original même est tout à fait chimérique. — Pour la tradition arabe d’un Évangile hébreu, voir Hist. génér. des langues sémitiques, l. IV, c. ii, § 3, initio ; Ibn Khaldoun, Prolégom., trad. Slane, I, p. 472.