Page:Renan - Histoire des origines du christianisme - 5 Evangiles, Levy, 1877.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

en plein jour ; ce n’est plus un embryon. Le cordon ombilical qui l’attachait à sa mère est coupé définitivement. Il ne recevra plus rien d’elle : il vivra de sa vie propre.

C’est à ce moment, vers l’an 160, que nous arrêterons cet ouvrage. Ce qui suit appartient à l’histoire, et peut sembler relativement facile à raconter. Ce que nous avons voulu éclaircir appartient à l’embryogénie, et doit en grande partie se conclure, parfois se deviner. Les esprits qui n’aiment que la certitude matérielle ne doivent pas se plaire en de pareilles recherches. Rarement, pour ces périodes reculées, on arrive à pouvoir dire avec précision comment les choses se sont passées ; mais on parvient parfois à se figurer les diverses façons dont elles ont pu se passer, et cela est beaucoup. S’il est une science qui ait fait de nos jours des progrès surprenants, c’est la science des mythologies comparées ; or cette science a consisté beaucoup moins à nous apprendre comment chaque mythe s’est formé qu’à nous montrer les diverses catégories de formation, si bien que nous ne pouvons pas dire : « Tel demi-dieu, telle déesse, est sûrement l’orage, l’éclair, l’aurore, etc. » ; mais nous pouvons dire : « Les phénomènes atmosphériques, en particulier ceux qui se rapportent à