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pas facile de dire quand ni dans quelles circonstances. Celui que toute la tradition désigne comme ayant été le successeur immédiat de Jacques sur le siège de Jérusalem est Siméon, fils de Clopas[1]. Tous les frères de Jésus, vers l’an 75, étaient probablement morts. Jude avait laissé des enfants et des petits-enfants[2]. Pour des motifs que nous ignorons, ce ne fut pas dans la descendance des frères de Jésus qu’on prit le chef de l’Église. On suivit le principe de l’hérédité orientale. Siméon, fils de Clopas, était probablement le dernier des cousins germains de Jésus qui vécût encore. Il pouvait avoir vu et entendu Jésus dans son enfance[3]. Quoique l’on fût au

    E., III, 32. Notez αἱρετικῶν τινες dans Eus., III, xix, et III, xxxii, 2, 3, 6, impliquant une confusion de Juda et de Siméon (v. ci-après, p. 493). L’épiscopat de Siméon est bien long, s’il commença vers 72 ; Hégésippe est obligé de donner 120 ans de vie à ce personnage (Eus., III, xxxii, 3). Eusèbe avoue que la liste des évêques de Jérusalem avait peu d’authenticité (H. E., IV, 5). Cette liste (elle se retrouve dans la Chronique d’Eusèbe, à l’année 7 d’Adrien, et dans Samuel d’Ani) a peu de vraisemblance. De 33 à 105, Jérusalem aurait eu deux évêques ; de 105 à 122, elle en aurait eu treize.

  1. Hégésippe, dans Eusèbe, H. E., III, xxxii, 3, 6 ; IV, xxii, 4 ; Eusèbe, III, 11, 22, 35 ; IV, 5 ; Eus., Chron., à l’an 7 de Néron ; Constit. apost., VII, 46.
  2. Hégésippe, dans Eusèbe, III, 19, 20. Voir l’Appendice à la fin du volume.
  3. Eusèbe l’affirme (H. E., III, 32), et l’âge de 120 ans qu’Hé-