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tioche. Le bruit répandu en Judée et en Syrie, dans la seconde moitié de l’an 61, de l’arrivée de Paul à Rome put de même lui inspirer l’idée d’un voyage vers l’Occident.

Il semble qu’il vint avec toute une société apostolique. D’abord son interprète Jean-Marc, qu’il appelait « son fils », le suivait d’ordinaire[1]. L’apôtre Jean, nous l’avons plus d’une fois remarqué, paraît aussi en général avoir accompagné Pierre[2]. Quelques indices

  1. Col., iv, 10 ; Philem., 24 ; I Petri, v, 13. Cf. Papias, dans Eus., H. E., III, 39 ; Irénée, Adv. hær., III, i, 1 ; Tertullien, Adv. Marc., IV, 5 ; Clément d’Alex., dans Eusèbe, H. E., VI, 14 ; Origène, dans Eusèbe, H. E., VI, 25 ; Eusèbe, H. E., II, 15 ; Épiph., Adv. hær., li, 6 ; saint Jérôme, ep. 150, ad Hedibiam, c. 11. Notez un personnage appelé Μάρκος Πέτρος, probablement chrétien, l’an 278 à Bostra (Waddington, Inscr., no 1909).
  2. Act., i, 13 ; iii, 1, 3, 4, 11 ; iv, 13, 19 ; viii, 14 ; Jean, xxi entier ; Gal., ii, 9. L’impression des massacres de l’an 64 et l’horreur de la ville de Rome sont si vives dans l’Apocalypse, qu’on est porté à croire que l’auteur de ce livre s’était trouvé mêlé auxdits événements, ou du moins qu’il avait vu Rome (notez surtout les ch. xiii, xvii). Le choix qu’il fait de Patmos pour y placer sa vision s’explique bien aussi dans cette hypothèse, Patmos étant un bon port de relâche et en quelque sorte la dernière station pour celui qui va en cabotant de Rome à Éphèse. Nous montrerons, quand il s’agira de l’Apocalypse, que ce choix ne peut guère s’expliquer par aucun autre motif. Nous discuterons plus tard la tradition sur Jean devant la porte Latine. Quoique le quatrième Évangile ne soit pas l’œuvre personnelle de Jean, relevons cependant ce qu’a de particulier le passage Jean, xxi, 15-23 (voir les