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CHAPITRE II.


PIERRE À ROME.


Les chaînes de Paul, son entrée à Rome, toute triomphale selon les idées chrétiennes, les avantages que lui donnait sa résidence dans la capitale du monde ne laissaient point de repos au parti de Jérusalem. Paul était pour ce parti une sorte de stimulant, un émule actif, contre lequel on murmurait et que l’on cherchait néanmoins à imiter. Pierre, notamment, toujours partagé, envers son audacieux confrère, entre une vive admiration personnelle et le rôle que son entourage lui imposait, Pierre, dis-je, passait sa vie, traversée aussi par de nombreuses épreuves[1], à copier Paul, à le suivre de loin dans ses courses, à trouver après lui les fortes positions qui pouvaient assurer le succès de l’œuvre commune. Ce fut probablement à l’exemple de Paul qu’il se fixa, vers l’an 54, à An-

  1. Clém. Rom., Ad Cor. I, ch. 5.