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nombre de captifs fut sacrifié pour célébrer le jour de naissance de Vespasien. La haine des Juifs était le sentiment dominant des villes syriennes ; ces hideux massacres étaient salués avec joie. Ce qu’il y a de plus affreux peut-être, c’est que Josèphe et Agrippa ne quittèrent pas Titus durant ce temps et furent témoins de ces monstruosités.

Titus fit ensuite un long voyage en Syrie et jusqu’à l’Euphrate. À Antioche, il trouva la population exaspérée contre les juifs. On les accusait d’un incendie qui avait failli consumer la ville. Titus se contenta de supprimer les tables de bronze où étaient gravés leurs privilèges[1]. Il fit présent à la ville d’Antioche des chérubim ailés qui recouvraient l’arche. Ce trophée singulier fut placé devant la grande porte occidentale de la ville, qui prit de là le nom de porte des Chérubim. Près de là, il consacra un quadrige à la Lune, pour le secours qu’elle lui avait prêté durant le siège. À Daphné, il fit élever un théâtre sur l’emplacement de la synagogue ; une inscription indiquait que ce monument avait été construit avec le butin fait en Judée[2].

D’Antioche, Titus revint à Jérusalem. Il y trouva la 10e Fretensis sous les ordres de Terentius Rufus,

  1. Jos., B. J., VII, iii, 2-4.
  2. Malala, p. 261 ; cf. p. 281 (édit. de Bonn).