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rent sans difficulté. Jusqu’à la fin du jour, les soldats brûlèrent et tuèrent. La plupart des maisons où ils s’introduisaient pour piller étaient pleines de cadavres. Les malheureux qui purent s’échapper se sauvèrent dans Acra, que la force romaine avait presque évacué, et dans ces vastes cavités souterraines qui sillonnent le sous-sol de Jérusalem[1]. Jean et Simon[2] faiblirent à ce moment. Ils possédaient encore les tours d’Hippicus, de Phasaël et de Mariamne, les ouvrages d’architecture militaire les plus étonnants de l’antiquité[3]. Le bélier eût été impuissant contre des blocs énormes, assemblés avec une perfection sans égale et reliés par des crampons de fer. Égarés, éperdus, Jean et Simon quittèrent ces ouvrages imprenables, et cherchèrent à forcer la ligne de contrevallation du côté de Siloam. N’y réussissant pas, ils allèrent rejoindre ceux de leurs partisans qui s’étaient cachés dans les égouts.

  1. Dion Cassius, LXVI, 5 ; Jos., Ant., XV, xi, 7 ; B. J., V, iii, 1 ; Tacite, Hist., V, 12 ; Catherwood, plan ; Vogüé, Le temple de Jér., pl. i, xvii.
  2. L’accusation de lâcheté que porte contre eux Josèphe est peu conforme à la vraisemblance, et tient sans doute à la haine que l’historien juif leur a vouée.
  3. Jos., B. J., VI, ix, 1. Les assises inférieures de l’une de ces tours existent encore aujourd’hui et excitent l’étonnement, quoique les blocs aient été descellés, puis remontés à contre-sens.