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tous des femmes, des enfants) fut brûlée. Deux portes du temple et une partie de l’enceinte réservée aux femmes furent seules conservées pour le moment. Les Romains plantèrent leurs enseignes sur la place où avait été le sanctuaire et leur offrirent le culte qu’ils avaient accoutumé.

Restait la vieille Sion, la ville haute, la partie la plus forte de la cité, ayant ses remparts encore intacts, où s’étaient sauvés Jean de Gischala, Simon, fils de Gioras, et un grand nombre de combattants qui avaient réussi à se frayer un chemin à travers les vainqueurs. Ce repaire de forcenés exigea un nouveau siège. Jean et Simon avaient établi le centre de leur résistance dans le palais des Hérodes, situé vers l’emplacement de la citadelle actuelle de Jérusalem, et couvert par les trois énormes tours d’Hippicus, de Phasaël et de Mariamne. Les Romains furent obligés, pour enlever ce dernier refuge de l’obstination juive, de construire des aggeres contre le mur occidental de la ville, vis-à-vis du palais[1]. Les quatre légions furent occupées à ce travail l’espace de dix-huit jours (du 20 août au 6 septembre). Pendant ce temps, Titus fit promener

  1. C’est-à-dire contre le mur qui part de la citadelle actuelle et enclôt les jardins des Arméniens. Saulcy, Les dern. jours de Jér., p. 409-410, et plan, p. 222.