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Alexandre, devenu préfet du prétoire[1], Josèphe, le futur historien, l’accompagnaient ; Bérénice attendit sans doute à Césarée. La valeur militaire du capitaine répondait à la force de l’armée. Titus était un remarquable militaire, et surtout un excellent officier du génie, avec cela homme de grand sens, profond politique et, vu la cruauté des mœurs du temps, assez humain. Vespasien, irrité de la satisfaction que les Juifs témoignèrent en voyant éclater les guerres civiles et des efforts qu’ils faisaient pour amener une invasion des Parthes[2], avait recommandé une grande rigueur. La douceur, selon lui, était toujours interprétée comme une marque de faiblesse par ces races orgueilleuses, persuadées qu’elles combattent pour Dieu et avec Dieu.

L’armée romaine arriva à Gabaath-Saül[3], à une lieue et demie de Jérusalem, dans les premiers jours d’avril. On était presque à la veille des fêtes de pâque ; un nombre énorme de juifs de tous les pays étaient réunis dans la ville[4] ; Josèphe porte le

  1. Voir Mémoires de l’Académie des inscriptions, XXVI, 1re partie, p. 299 et suiv.
  2. Jos., B. J., VI, vi, 2.
  3. Très-probablement Tuleil el-Foul. Robinson, Bibl. Res., I, p. 577 et suiv.
  4. Une circonstance comme celle de Lydda (Jos., B. J., III,