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et honnêtes, fatiguées de ces misérables parodies d’un règne abhorré, voulaient une forte réaction contre Néron, contre ses hommes, contre ses bâtiments ; elles réclamaient surtout la réhabilitation des nobles victimes de la tyrannie. On savait que les Flavius joueraient consciencieusement ce rôle. Enfin, les princes indigènes de Syrie se prononçaient fortement pour un chef dans lequel ils voyaient un protecteur contre le fanatisme des Juifs révoltés. Agrippa II et Bérénice, sa sœur, étaient corps et âme aux deux généraux romains. Bérénice, bien qu’âgée de quarante ans, gagnait Titus par des secrets contre lesquels un jeune homme ambitieux, travailleur, étranger au grand monde, uniquement préoccupé jusque-là de son avancement, ne sut pas se mettre en garde ; elle s’empara même du vieux Vespasien par ses amabilités et ses cadeaux. Les deux chefs roturiers, jusque-là pauvres et simples, furent séduits par le charme aristocratique d’une femme admirablement belle[1], et par les dehors d’un monde

    13 du chapitre xvii se rapportent à ces tentatives des généraux pour rétablir le régime néronien. J’ai fait beaucoup d’essais pour voir si Othon ne serait pas la seconde Bête ou le Faux Prophète. Les versets xiii, 12, 16-17, s’expliqueraient très-bien dans cette hypothèse ; mais les versets 13-15 résistent à une telle interprétation.

  1. Bustes, au musée de Naples, et aux Uffizi de Florence, no 312 (conjecture).