mort en réalité ; il régnera encore, mais peu de temps[1], sera ainsi le huitième roi, puis périra. Quant aux dix cornes, ce sont les proconsuls et les légats impériaux des dix provinces principales, qui ne sont pas de vrais rois[2], mais qui reçoivent de l’empereur leur pouvoir pour un temps limité[3], gouvernent conformément à une seule pensée, celle qui leur vient de Rome, et sont pleinement soumis à l’empire, dont ils tiennent leur pouvoir. Ces rois partiels sont tout aussi malveillants pour les chrétiens que Néron lui-même[4]. Représentants d’intérêts provinciaux, ils humilieront Rome, lui enlèveront le droit de disposer de l’empire, dont elle a joui jusque-là[5], la maltraiteront, y mettront le feu, se partageront ses débris[6]. Cependant Dieu ne veut pas encore le démembrement de l’empire ; il inspire aux généraux commandants des armées de province, et à tous ces personnages qui eurent tour à tour le sort de l’empire
- ↑ L’auteur, en effet, veut que la catastrophe finale ne soit éloignée que de trois ans et demi.
- ↑ Comparez le sens du mot dux dans le Midrasch rabba, Eka, i, 5.
- ↑ Μίαν ὥραν.
- ↑ Comp. Commodien, v. 864 et suiv.
- ↑ « Evulgato imperii arcano posse principem alibi quam Romæ fieri. » (Tacite, Hist., I, 4.)
- ↑ Le projet de l’affamer fut au moins bien réel dans le parti de Mucien. Josèphe, B. J., IV, x, 5.