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et le soleil brûle les hommes comme un feu. Les hommes, loin de faire pénitence, blasphèment Dieu, qui a le pouvoir de frapper de telles plaies.

Le cinquième ange verse sa coupe sur le trône de la Bête (la ville de Rome), et tout le royaume de la Bête (l’empire romain) est plongé dans les ténèbres. Les hommes se broient la langue de douleur[1] ; au lieu de se repentir, ils insultent le Dieu du ciel.

Le sixième ange verse sa coupe dans l’Euphrate, qui se dessèche sur-le-champ, pour préparer la voie aux rois venant de l’Orient[2]. Alors, de la bouche du Dragon (Satan), de la bouche de la Bête (Néron), et de la bouche du Faux Prophète (?), sortent trois esprits impurs semblables à des grenouilles[3]. Ce sont des esprits de démons, faisant des miracles. Ces trois esprits vont trouver les rois de toute la terre, et les rassemblent pour la bataille du grand jour de Dieu. (« J’arrive comme un voleur, s’écrie au milieu de tout cela la voix de Jésus[4]. Heureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, de peur qu’il ne soit réduit à

  1. Sagesse, xvii, 2 et suiv.
  2. Comp. Isaïe, xi, 15-16, et Carmina sib., IV, 137-139.
  3. Les grenouilles désignaient les prestidigitateurs et les arlequins. Artémidore, Onirocrit., II, 15.
  4. Comp. Matth., xxiv, 42 ; Luc, xii, 37-39.