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Christ[1], devenu dans la légende le flatteur, le parasite et le prestidigitateur de Néron[2], ou à Balbillus d’Ephèse[3], ou à l’Antechrist dont parle obscurément Paul dans la deuxième épître aux Thessaloniciens[4]. Il est probable que le personnage visé ici par l’auteur de l’Apocalypse est quelque imposteur d’Éphèse, partisan de Néron, peut-être un agent du faux Néron ou le faux Néron lui-même. Le même personnage, en effet, est plus loin[5] appelé « le Faux Prophète », en

    lypse ne sont pas sans rapports avec ceux que le roman chrétien met sur le compte de Simon (Homélies pseudo-clém., ii, 34 ; iv, 4 ; Recogn., II, 9 ; III, 47, 57 ; Const. apost., VI, 9 ; Acta Petri et Pauli, 32, 35, 52 et suiv., 70-77 ; Pseudo-Hégésippe, III, 2 ; Épiph., hær. xxi, 5 ; saint Maxime, dans la Bibl. max. Patr., VI, p. 36 ; Arnobe, Adv. gentes, II, 12). C’est une des raisons qui ont pu porter à voir dans le Faux Prophète une désignation symbolique de l’apôtre Paul.

  1. De là le trait des cornes d’agneau (verset 11).
  2. Comp. Grégoire de Tours, I, 24. Notez que le faux Icare (Dion Chrys., l. c.) fut aussi domestique de Néron.
  3. Suétone, Néron, 36 ; Dion Cassius, LXVI, 9 ; peut-être Arnobe, Adv. gentes, I, p. 15, édit. Rigault (Bæbulus = Balbillus ?). Pour les jeux établis en son honneur (τὰ ἐν Ἐφέσῳ Βαλϐίλλεια), cf. Corpus inscr. gr., nos 2810, 2810 b, 3208, 3675, 5804, 5913. L’expression ἐνώπιον (Apoc., xiii, 12, 14 ; xix, 20) ne signifie pas nécessairement « en présence de… » dans un sens local. Le prophète qui parle pour le compte d’un autre est censé agir et parler devant lui (לפניו). Cf. Acta Petri et Pauli, 75.
  4. II Thess., ii, 3 et suiv.
  5. Apoc., xvi, 13 ; xix, 20 ; xx, 10. Cf. Matth., xxiv, 24.