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moins). Et il lui fut donné (à la seconde bête) d’introduire le souffle de vie dans l’image de la première bête, si bien que cette image parla[1]. Et elle eut le pouvoir de faire en sorte que tous ceux qui refuseraient d’adorer la première bête fussent mis à mort. Et elle établit en loi que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, porteraient un signe sur leur main droite ou sur leur front. Et elle établit encore que personne ne pourrait acheter ni vendre, s’il ne portait le signe[2] de la Bête, soit son nom en toutes lettres, soit le nombre de son nom, c’est-à-dire le nombre que feraient les lettres de son nom additionnées comme des chiffres. « Ici est la sagesse ! s’écrie l’auteur. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la Bête ; c’est le nombre d’un homme[3]. Ce nombre est 666. » Effectivement, si l’on additionne ensemble les lettres du nom de Néron, transcrit en hébreu,[4]קסר נרון (Νέρων Καῖσαρ), selon leur valeur numérique,

  1. Sur les statues parlantes chez les Romains, voyez Val. Maxime, I, viii, 3-5 ; Comptes rendus de l’Acad. des inscr., 1872, p. 285.
  2. Χάραγμα.
  3. C’est-à-dire il s’agit d’un nom propre d’homme.
  4. Le mot קסר se trouve écrit de la sorte, sans quiescentes, dans les inscriptions de Palmyre du IIIe siècle (Vogüé, Syrie centrale. Inscr. sémit., p. 17, 20. Comp. ܩܸܣܲܪ dans la Peschito, et Buxtorf, Lex. chald., col. 2081-2082 ; Ewald, Die johann.