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ment de l’univers[1]. Le ciel devient noir comme un sac de crin, la lune prend une couleur de sang, les étoiles tombent du ciel sur la terre, comme les fruits d’un figuier agité par le vent ; le ciel se retire comme un livre qu’on roule[2] ; les montagnes, les îles sont jetées hors de leur place. Les rois et les grands de la terre, les tribuns militaires et les riches et les forts, les esclaves et les hommes libres se cachent dans les cavernes et parmi les rochers, disant aux montagnes : « Tombez sur nous, et sauvez-nous du regard de celui qui est assis sur le trône et de la colère de l’Agneau. »

La grande exécution va donc s’accomplir[3]. Les quatre anges des vents[4] se placent aux quatre angles de la terre ; ils n’ont qu’à lâcher la bride aux éléments qui leur sont confiés pour que ceux-ci, suivant leur furie naturelle, bouleversent le monde. Tout pouvoir est donné à ces quatre exécuteurs ; ils sont à leur poste ; mais l’idée fondamentale du poëme est

    chie, iii, 2. Les anciens prophètes croyaient que le jugement de Dieu, même s’exerçant sur un peuple isolé, était accompagné de phénomènes naturels (Joël, i, 15 ; ii, 1 et suiv.). Comp. Matth., xxiv, 7, 29 ; Marc, xiii, 8, 24 ; Luc, xxi, 11, 25-26 ; xxiii, 30.

  1. Matth., xxiv, 7 ; Marc, xiii, 8 ; Luc, xxi, 1.
  2. Isaïe, xxxiv, 4.
  3. Apoc., c. vii.
  4. Cf. Zacharie, vi, 5 ; Hénoch, ch. xviii.