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guide de l’expédition ; les villes lui fournirent des troupes auxiliaires, chez lesquelles une haine invétérée contre les Juifs suppléait à ce qui manquait en fait d’éducation militaire. Cestius réduisit sans beaucoup de peine la Galilée et la côte ; le 24 octobre, il arriva à Gabaon[1], à dix kilomètres de Jérusalem.

Avec une hardiesse surprenante, les insurgés allèrent l’attaquer dans cette position, et lui firent subir un échec. Un tel fait serait inconcevable, si on se représentait l’armée hiérosolymite comme un ramas de dévots, de mendiants fanatiques et de brigands ; elle possédait des éléments plus solides et vraiment militaires : les deux princes de la famille royale d’Adiabène, Monobaze et Cénédée ; un Silas de Babylone, lieutenant d’Agrippa II, qui s’était mis dans le parti national ; Niger de Pérée, militaire exercé ; Simon, fils de Gioras, qui commençait dès lors sa carrière de violence et d’héroïsme. Agrippa crut l’occasion favorable pour parlementer. Deux de ses émissaires vinrent promettre aux Hiérosolymites un plein pardon s’ils voulaient se soumettre. Une grande partie de la population désirait qu’on acceptât ; mais les exaltés tuèrent les parlementaires. Quelques personnes qui s’indignaient d’une pareille félonie furent maltrai-

  1. Aujourd’hui El-Djib.